- Kalawasa
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L'Allemagne de AKK
Lun 11 Mar - 10:55
Les élections européennes tournent à l'affrontement entre la France et l'Allemagne. La nouvelle patronne de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, a lâché plusieurs pavés dans la mare, dans une tribune publiée le 10 mars dans le journal dominical Welt am Sonntag. Suppression du siège de Strasbourgpour le Parlement européen, qui ne se réunirait plus qu'à Bruxelles, refus d'une assurance chômage européenne, refus de la mutualisation des dettes entre États membres, mais octroi à l'Union européenne d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU et mise en chantier d'un porte-avions européen : ses propositions ont de quoi alimenter des mois de controverses entre Paris et Berlin.
AKK dit tout haut ce que beaucoup d'Allemands pensent tout bas
Annegret Kramp-Karrenbauer réclame ensuite d'abandonner des idées de réformes qui entraveraient, selon elle, la capacité de l'UE à assurer la prospérité de ses citoyens. « Avant de distribuer les richesses, il faut les créer », souligne-t-elle. Elle s'exprime sans détour : « Nous devons miser résolument sur un système de subsidiarité et de responsabilité individuelle impliquant que chacun assume ses engagements. Le centralisme européen, l'étatisme européen, la mutualisation des dettes, l'européanisation des systèmes sociaux et du salaire minimum seraient la mauvaise voie. »Macron, plus un adversaire qu'un partenaire
Au passage, AKK lance une pique en direction d'Emmanuel Macron en refusant que la campagne électorale se résume à « la défense d'un statu quo européen imparfait contre les invectives des populistes ».°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Je crois que AKK sera plus difficile à manipuler que Angela. Elle correspond mieux à la mentalité des Allemands actuellement !
- InvitéInvité
Re: L'Allemagne de AKK
Lun 11 Mar - 14:37
Je suis déçu : j'avais mal lu ... je croyais qu'il était question de l'Allemagne du KKK
- Kalawasa
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Re: L'Allemagne de AKK
Lun 11 Mar - 14:42
Je comprends ta déception , Quantat, mais faut pas rêver !
- EddieCochran+
- Messages : 7134
Date d'inscription : 15/10/2017
Re: L'Allemagne de AKK
Lun 11 Mar - 20:39
4 -
Je pense qu'un essellent et productif moyen de se forger une opinion sur cet échange épistolaire ouvert entre le BOF & he SUN et Mme Anneret Kramp-Karrenbauer est de faire connaissance avé AKK et ensuite afficher les deux missives, française et allemande.
Annegret Kramp de son nom de naissance et Karrenbauer de son nom marital son mari Helmut est un ingénieur des mines à la retraite essellent locuteur en français (les estrangers parlent français et pas francaoui) est née à la frontière franco-saaroise le 9 août 1962 - elle accuse 15 ans de plus que Jupy Zé Kid, mais il a l'habitude des plus âgées -, elle st maman de 3 enfants (nés en 1988, 1992,1998). La Famille vit toujours à Püttlingen pas loin de la frontière avé le Francaouireich et le Grand Duché, elle peut contempler de sa fenêtre deux pays fondateur de l'U-E. Annegret est catholique romaine et diplômée de l'Université du Saarland où elle a décroché une maîtrise de droit et de sciences politiques (ça me choque que la politique soit une science, je croyais que c'était un sacerdoce).
Elle a rejoint la politique en adhérent à l'Union chrétienne-démocrate allemande, la CDU, en 1981 quand elle usait encore ses jupes plissées sur les bancs de la fac. Elle a grimpé avé talent et réussite tous les échelons de la base militante vers le bureau ésécutif du parti. A compter de1999 elle a siégé au Landtag de la Sarre, puis en a assuré la présidence de 2011 à 2018. Elle a promu la diffusion de l'apprentissage de la langue de Molière dans son Land !
Elle a tenu plusieurs postes de ministre dont celui de ministre de l'Intérieur (1ére femme à ce poste).
Elle a pris la direction de la CDU en automne 2018.
Elle est francophile très engagée et a développé la coopération entre le Francaouireich et l'Allemagne. Ce point vient donner un éclairage très différent que la présentation par LePoint et d'autres media de son message dans Welt am Sontag. Une lecture de complémentarité de son message avé celui du BOF & The SUN est plus cohérent que la pseudo bisbille-recadrage avancée par nos journaleux et politicards nationaux.
Voici son texte que la CDU livre en anglais, espagnol et français :
Les premiers § en mode apparent, la suite sous le clapet magique :
"Faisons l'Europe comme il faut (Getting Europe right)
Annegret Kramp-Karrenbauer, présidente de la CDU
Le Président français Emmanuel Macron a lancé il y a quelques jours un appel aux citoyens d'Europe, dans lequel il explique qu'il faut agir de toute urgence. Il a en cela parfaitement raison, car des questions pressantes se posent à nous : Voulons-nous que notre sort dépende bientôt de décisions stratégiques prises en Chine ou aux Etats-Unis, ou bien souhaitons-nous participer activement à l'élaboration des règles du vivre-ensemble du monde de demain ? Voulons-nous apporter une réponse commune à un gouvernement russe qui semble vouloir tirer sa puissance de la déstabilisation et de l'affaiblissement de ses voisins ? Enfin, voulons-nous nous soumettre aux visions sociétales et politiques d'autres pays, ou bien voulons-nous défendre activement notre "European way of life", notre mode de vie européen, fait de démocratie représentative, de parlementarisme, d'Etat de droit, de libertés individuelles et d'économie sociale de marché, pour nous-même et dans le monde entier ? A toutes ces questions, il ne peut y avoir qu'une seule réponse : Notre Europe doit être plus forte.
""
************************
La lettre du BOF & THe SUN à suivre sur un prochain billet.
Je pense qu'un essellent et productif moyen de se forger une opinion sur cet échange épistolaire ouvert entre le BOF & he SUN et Mme Anneret Kramp-Karrenbauer est de faire connaissance avé AKK et ensuite afficher les deux missives, française et allemande.
Annegret Kramp de son nom de naissance et Karrenbauer de son nom marital son mari Helmut est un ingénieur des mines à la retraite essellent locuteur en français (les estrangers parlent français et pas francaoui) est née à la frontière franco-saaroise le 9 août 1962 - elle accuse 15 ans de plus que Jupy Zé Kid, mais il a l'habitude des plus âgées -, elle st maman de 3 enfants (nés en 1988, 1992,1998). La Famille vit toujours à Püttlingen pas loin de la frontière avé le Francaouireich et le Grand Duché, elle peut contempler de sa fenêtre deux pays fondateur de l'U-E. Annegret est catholique romaine et diplômée de l'Université du Saarland où elle a décroché une maîtrise de droit et de sciences politiques (ça me choque que la politique soit une science, je croyais que c'était un sacerdoce).
Elle a rejoint la politique en adhérent à l'Union chrétienne-démocrate allemande, la CDU, en 1981 quand elle usait encore ses jupes plissées sur les bancs de la fac. Elle a grimpé avé talent et réussite tous les échelons de la base militante vers le bureau ésécutif du parti. A compter de1999 elle a siégé au Landtag de la Sarre, puis en a assuré la présidence de 2011 à 2018. Elle a promu la diffusion de l'apprentissage de la langue de Molière dans son Land !
Elle a tenu plusieurs postes de ministre dont celui de ministre de l'Intérieur (1ére femme à ce poste).
Elle a pris la direction de la CDU en automne 2018.
Elle est francophile très engagée et a développé la coopération entre le Francaouireich et l'Allemagne. Ce point vient donner un éclairage très différent que la présentation par LePoint et d'autres media de son message dans Welt am Sontag. Une lecture de complémentarité de son message avé celui du BOF & The SUN est plus cohérent que la pseudo bisbille-recadrage avancée par nos journaleux et politicards nationaux.
Voici son texte que la CDU livre en anglais, espagnol et français :
Les premiers § en mode apparent, la suite sous le clapet magique :
"Faisons l'Europe comme il faut (Getting Europe right)
Annegret Kramp-Karrenbauer, présidente de la CDU
Le Président français Emmanuel Macron a lancé il y a quelques jours un appel aux citoyens d'Europe, dans lequel il explique qu'il faut agir de toute urgence. Il a en cela parfaitement raison, car des questions pressantes se posent à nous : Voulons-nous que notre sort dépende bientôt de décisions stratégiques prises en Chine ou aux Etats-Unis, ou bien souhaitons-nous participer activement à l'élaboration des règles du vivre-ensemble du monde de demain ? Voulons-nous apporter une réponse commune à un gouvernement russe qui semble vouloir tirer sa puissance de la déstabilisation et de l'affaiblissement de ses voisins ? Enfin, voulons-nous nous soumettre aux visions sociétales et politiques d'autres pays, ou bien voulons-nous défendre activement notre "European way of life", notre mode de vie européen, fait de démocratie représentative, de parlementarisme, d'Etat de droit, de libertés individuelles et d'économie sociale de marché, pour nous-même et dans le monde entier ? A toutes ces questions, il ne peut y avoir qu'une seule réponse : Notre Europe doit être plus forte.
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- Suite AKK:
- L'Europe est à ce jour une réussite incomparable. Je fais partie de cette génération heureuse qui n'a pas connu la guerre. Nous en sommes redevables à une Communauté européenne qui a su tirer les enseignements de l'histoire et se tourner délibérément vers l'avenir. Nous, les Européens, vivons dans l'une des régions les plus riches et les plus sures du monde, parce que nous réglons nos différends à la table des négociations, et parce qu'avec les relations étroites qui nous unissent au sein de l'Alliance transatlantique, nous avons érigé un mur de protection solide contre les menaces extérieures.
Et pourtant, nombreux sont ceux qui portent sur l'Europe un regard inquiet. Mais il ne faut pas se méprendre sur ce que veulent les citoyennes et les citoyens d'Europe. Jamais l'idée européenne n'a connu de tels niveaux d'approbation. Mais ce qui manque à l'Europe selon ses citoyens, ce sont la clarté, le cap, et la capacité d'agir sur des questions essentielles de notre époque ; la clarté quand l'Union européenne semble avoir besoin d'une éternité pour aboutir à une analyse commune des évènements qui se déroulent au Venezuela ; le cap lorsqu'il faut préparer l'avenir de l'économie numérique et du marché du travail numérique ; la capacité d'agir face aux migrations, au changement climatique, au terrorisme et aux conflits internationaux.
Lors des prochaines élections au Parlement européen, il ne peut donc pas s'agir de défendre le statu quo imparfait contre les invectives des populistes. La question du "pour" ou "contre" l'Europe ne se pose pas du tout pour la plupart des Européens. Au lieu de cela, il nous faut débattre de différents projets sur la manière de rendre l'UE capable d'agir demain sur les grandes questions qui nous agitent, et de poursuivre dans l'avenir l'histoire d'une réussite unique, dans un contexte mondial en évolution.
Le premier enjeu ce-faisant est de préserver les fondements de notre prospérité. Dans le marché unique européen comme ailleurs, il faut produire des richesses avant de les distribuer. En créant l'Union économique et monétaire et en stabilisant la zone euro, nous nous sommes engagés sur la bonne voie. Si nous voulons que nos entreprises européennes continuent d'être financées par des banques européennes, nous devons créer un marché intérieur des banques. En parallèle, nous devons miser sans ambages sur un système reposant sur la subsidiarité, la responsabilité individuelle et les devoirs qui en découlent. Le centralisme européen, l'étatisme européen, la communautarisation des dettes, l'européanisation des systèmes de protection sociale et du salaire minimum seraient la mauvaise voie. En revanche, nous devons aspirer à la convergence, au rapprochement des conditions de vie au sein de chacun des pays membres et entre les pays membres. Voilà pourquoi il nous faut une stratégie de promotion de la convergence, qui associe habilement les démarches nationales et européenne.
Nous devons à présent trouver une manière européenne d'aborder les grandes questions : grâce à quelles technologies voulons-nous protéger notre climat tout en assurant le bon fonctionnement de l'économie ? Avec quels systèmes intelligents voulons-nous nourrir des milliards de personnes et préserver la Création ? Quels sont les résultats de nos recherches qui débouchent sur de nouveaux médicaments et de nouveaux traitements pour vaincre les maladies ? Quelle est notre réponse au défi d'une mobilité à la fois respectueuse du climat et individuelle ? Les projets communs de recherche, développement et technologie devraient être financées par un budget européen de l'innovation, et être labélisés "Future made in Europe". Une nouvelle capacité stratégique européenne pour les technologies d'avenir ne doit pas pour autant signifier l'élimination des règles que nous avons érigées pour garantir une concurrence loyale. Mais elle doit donner à l'Europe les moyens d'agir de façon compétitive dans le monde, tandis que d'autres faussent la concurrence au moyen de mesures protectionnistes ou de monopoles d'Etat.
L'Europe a une responsabilité prépondérante en matière de protection contre le changement climatique à l'échelle mondiale. Comme pour la stabilité financière, il en va des conditions de vie des générations futures. Mais simplement fixer des valeurs limites et des objectifs européens ambitieux ne nous mènera à rien. Cette approche ne rencontrera l'assentiment d'une grande partie de la population que si nous parvenons à prendre en compte les aspects économiques et sociaux de telle sorte que l'emploi et la puissance économique soient préservés et que s'ouvrent de nouvelles perspectives de développement. C'est pourquoi, pour continuer d'avancer, il nous faut un pacte européen de protection du climat, négocié avec la participation d'acteurs européens et nationaux garants d'une légitimité démocratique, entre les entreprises, les salariés et la société.
Nous devons aussi mettre en œuvre une bonne fois pour toutes nos efforts communs pour mettre un terme à la distorsion de concurrence que cause l'évasion fiscale en Europe. Il faut pour cela combler les lacunes de la fiscalité européenne et mettre en place une imposition de l'économie numérique reposant sur le modèle de l'OCDE. C'est la seule façon d'amener les grands groupes internationaux à verser leur juste contribution à notre économie sociale de marché européenne, comme le font nos petites et moyennes entreprises.
Je suis entièrement d'accord avec Emmanuel Macron : notre sentiment de communauté et de sécurité en Europe nécessite des frontières extérieures sures. Nous devons parachever Schengen. Pour cela, l'UE doit parvenir à un accord sur une protection sans faille des frontières. Partout où la frontière extérieure ne peut pas être protégée uniquement avec des moyens nationaux, il faut développer rapidement Frontex pour en faire une police aux frontières opérationnelle, et la déployer. Dès à présent, aux frontières de la zone Schengen, il faut vérifier l'existence d'une demande d'asile, d'un statut de réfugié ou d'un autre justificatif d'entrée. Pour cela, nous avons besoin d'un registre électronique des entrées et sorties du territoire, et nous devons étendre le système d'information Schengen, afin que les autorités nationales et européennes puissent utiliser un même système de données unique et commun.
L'Europe est attachée à sa tradition humanitaire et offre sa protection aux personnes victimes de persécutions politiques et aux réfugiés qui fuient les zones de conflit. Les solutions européennes auxquelles nous aspirons pour l'accueil des réfugiés et le renvoi des migrants économiques n'ont pas pu être appliquées jusqu'à présent. Mais les ébauches de solutions nationales ne pourront pas réussir sans remise en question des principes de Schengen. Nous allons donc devoir réorganiser la politique migratoire commune de l'UE selon le principe des vases communicants. Chaque Etat membre doit apporter sa contribution à la lutte contre les causes des migrations, à la protection des frontières et à l'accueil des migrants. Mais plus il consacre d'efforts à l'un de ces domaines, moins sa contribution devra porter sur les autres champs d'action.
L'Union européenne doit de toute urgence améliorer sa capacité d'action en matière de politique extérieure et de sécurité. Nous devons demeurer transatlantiques tout en devenant plus européens. L'EU devrait à l'avenir être représentée par un siège permanent commun au Conseil de sécurité des Nations Unies. Parallèlement, nous devrions mettre en place un Conseil européen de sécurité intégrant les Britanniques pour y adopter des positions de politique extérieure communes et organiser notre action commune en matière de politique de sécurité. D'ailleurs, en Allemagne aussi, un Conseil de sécurité national destiné à élaborer des directives stratégiques et à coordonner les politiques en matière d'affaires étrangères, de sécurité, de défense, de développement et de commerce extérieur est également une idée intéressante.
Dès à présent, l'Allemagne et la France travaillent ensemble au projet d'un futur avion de combat européen, et d'autres nations sont invitées à les rejoindre. La prochaine étape pourrait consister en un projet hautement symbolique, la construction d'un porte-avions européen commun, pour souligner le rôle de l'Union européenne dans le monde en tant que puissance garante de sécurité et de paix.
Nous devons aussi créer de nouvelles perspectives supplémentaires avec et pour l'Afrique. Dans l'intérêt des Africains comme dans notre propre intérêt, il nous faut établir un partenariat stratégique d'égal à égal. Concrètement, un tel partenariat peut aussi signifier que l'ouverture de notre marché aux produits agricoles africains et la baisse des règlementations et des subventions dans ce domaine ne doivent plus être des sujets tabous.
Aucun super-Etat européen ne saurait répondre à l'objectif d'une Europe capable d'agir. Le fonctionnement des institutions européennes ne peut revendiquer aucune supériorité morale par rapport à la coopération entre les gouvernements nationaux. Refonder l'Europe ne se fera pas sans les Etats-nations : ce sont eux qui fondent la légitimité démocratique et l'identification des peuples. Ce sont les Etats membres qui formulent leurs propres intérêts et en font la synthèse à l'échelon européen. C'est de cette réalité qu'émane le poids des Européens sur la scène internationale. L'Europe doit tout à la fois miser sur la subsidiarité et la responsabilité de chaque Etat-nation et être capable d'agir dans l'intérêt commun. C'est pourquoi notre Europe doit s'appuyer sur deux piliers égaux, la méthode intergouvernementale et la méthode communautaire. Nous devons aussi prendre des décisions trop longtemps différées et abolir les anachronismes. Cela vaut notamment pour le regroupement du Parlement européen en son siège à Bruxelles et pour l'imposition des revenus des fonctionnaires de l'UE.
De nombreux pays membres sont mis au défi de maintenir la cohésion de leurs sociétés rendues plus hétérogènes par l'immigration. C'est particulièrement le cas face aux courants de l'Islam incompatibles avec notre conception d'une société ouverte. L'une des grandes questions de l'avenir est donc de savoir si l'Europe peut impulser l'émergence une forme d'Islam compatible avec nos valeurs. Pour ce-faire, nous appuyant sur la tradition des Lumières et de la tolérance, nous devrions créer des "chaires Nathan le Sage" pour former nos propres imams et nos propres enseignants dans cet esprit.
Après la chute du mur il y a près de trente ans, des millions d'habitants d'Europe centrale dont devenus de nouveaux membres de cette communauté, et d'autres aimeraient nous rejoindre. Aux Etats membres d'Europe centrale et orientale, nous devons témoigner notre respect pour leur démarche et leur contribution spécifique à notre histoire et notre culture européennes communes. Pour autant, il ne doit pas y avoir le moindre doute sur le caractère non-négociable de nos valeurs et de nos principes essentiels. Si nous avons le courage de parler aujourd'hui concrètement des évolutions des traités européens, "l'élite de Bruxelles", "l'élite occidentale", ou la supposée "élite pro-européenne" se peuvent pas s'en tenir à un entre-soi. Nous n'obtiendrons la légitimité démocratique de notre nouvelle Europe que si nous impliquons tout le monde dans le débat.
Nous ne devons pas avoir peur de ces discussions. L'afflux de touristes de tous les pays vers nos métropoles européennes témoigne de l'attrait de notre "mode de vie européen" partout dans le monde, tout comme les efforts de nos voisins pour nous rejoindre ou se rapprocher de nous, ou encore l'afflux d'étudiants étrangers et les start-ups qui veulent s'établir en Europe. L'Europe suscite l'envie de beaucoup de personnes à travers le monde. D'ailleurs, même dans la Russie de Vladimir Poutine, les gens veulent vivre "à l'européenne".
Le monde est en mouvement et l'Europe est face à un choix. Mon choix est clair : nous devons faire l'Europe comme il faut, maintenant. Nous avons besoin d'atouts stratégiques pour notre industrie, nos technologies et nos innovations, d'un sentiment de sécurité pour nos concitoyens européens, et de capacités de politique extérieure et de sécurité communes pour faire entendre nos intérêts.
Nous devons nous atteler à la tâche maintenant, avec confiance, et ne pas laisser la crainte permanente des "populistes" entamer notre détermination.
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La lettre du BOF & THe SUN à suivre sur un prochain billet.
- EddieCochran+
- Messages : 7134
Date d'inscription : 15/10/2017
Re: L'Allemagne de AKK
Mar 12 Mar - 0:24
5 -
Comme promis ci-dessus, voici la lettre adressée par E.M. aux citoyens européens.
Citoyens d’Europe,
Si je prends la liberté de m’adresser directement à vous, ce n’est pas seulement au nom de l’histoire et des valeurs qui nous rassemblent. C’est parce qu’il y a urgence. Dans quelques semaines, les élections européennes seront décisives pour l’avenir de notre continent.
Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe n’a été aussi nécessaire. Et pourtant, jamais l’Europe n’a été autant en danger.
Le Brexit en est le symbole. Symbole de la crise de l’Europe, qui n’a pas su répondre aux besoins de protection des peuples face aux grands chocs du monde contemporain. Symbole, aussi, du piège européen. Le piège n’est pas l’appartenance à l’Union européenne ; ce sont le mensonge et l’irresponsabilité qui peuvent la détruire. Qui a dit aux Britanniques la vérité sur leur avenir après le Brexit ? Qui leur a parlé de perdre l’accès au marché européen ? Qui a évoqué les risques pour la paix en Irlande en revenant à la frontière du passé ? Le repli nationaliste ne propose rien ; c’est un rejet sans projet. Et ce piège menace toute l’Europe : les exploiteurs de colère, soutenus par les fausses informations, promettent tout et son contraire.
Face à ces manipulations, nous devons tenir debout. Fiers et lucides. Dire d’abord ce qu’est l’Europe. C’est un succès historique : la réconciliation d’un continent dévasté, dans un projet inédit de paix, de prospérité et de liberté. Ne l’oublions jamais. Et ce projet continue à nous protéger aujourd’hui : quel pays peut agir seul face aux stratégies agressives de grandes puissances ? Qui peut prétendre être souverain, seul, face aux géants du numérique ? Comment résisterions-nous aux crises du capitalisme financier sans l’euro, qui est une force pour toute l’Union ? L’Europe, ce sont aussi ces milliers de projets du quotidien qui ont changé le visage de nos territoires, ce lycée rénové, cette route construite, l’accès rapide à Internet qui arrive, enfin. Ce combat est un engagement de chaque jour, car l’Europe comme la paix ne sont jamais acquises. Au nom de la France, je le mène sans relâche pour faire progresser l’Europe et défendre son modèle. Nous avons montré que ce qu’on nous disait inaccessible, la création d’une défense européenne ou la protection des droits sociaux, était possible.
Mais il faut faire plus, plus vite. Car il y a l’autre piège, celui du statu quo et de la résignation. Face aux grands chocs du monde, les citoyens nous disent bien souvent : « Où est l’Europe ? Que fait l’Europe ? ». Elle est devenue à leurs yeux un marché sans âme. Or l’Europe n’est pas qu’un marché, elle est un projet. Un marché est utile, mais il ne doit pas faire oublier la nécessité de frontières qui protègent et de valeurs qui unissent. Les nationalistes se trompent quand ils prétendent défendre notre identité dans le retrait de l’Europe ; car c’est la civilisation européenne qui nous réunit, nous libère et nous protège. Mais ceux qui ne voudraient rien changer se trompent aussi, car ils nient les peurs qui traversent nos peuples, les doutes qui minent nos démocraties. Nous sommes à un moment décisif pour notre continent ; un moment où, collectivement, nous devons réinventer politiquement, culturellement, les formes de notre civilisation dans un monde qui se transforme. C’est le moment de la Renaissance européenne. Aussi, résistant aux tentations du repli et des divisions, je vous propose de bâtir ensemble cette Renaissance autour de trois ambitions : la liberté, la protection et le progrès.
Défendre notre liberté
Le modèle européen repose sur la liberté de l’homme, la diversité des opinions, de la création. Notre liberté première est la liberté démocratique, celle de choisir nos gouvernants là où, à chaque scrutin, des puissances étrangères cherchent à peser sur nos votes. Je propose que soit créée une Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque Etat membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations. Dans cet esprit d’indépendance, nous devons aussi interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères. Nous devrons bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité.
Protéger notre continent
Fondée sur la réconciliation interne, l’Union européenne a oublié de regarder les réalités du monde. Or aucune communauté ne crée de sentiment d’appartenance si elle n’a pas des limites qu’elle protège. La frontière, c’est la liberté en sécurité. Nous devons ainsi remettre à plat l’espace Schengen : tous ceux qui veulent y participer doivent remplir des obligations de responsabilité (contrôle rigoureux des frontières) et de solidarité (une même politique d’asile, avec les mêmes règles d’accueil et de refus). Une police des frontières commune et un office européen de l’asile, des obligations strictes de contrôle, une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue, sous l’autorité d’un Conseil européen de sécurité intérieure : je crois, face aux migrations, à une Europe qui protège à la fois ses valeurs et ses frontières.
Les mêmes exigences doivent s’appliquer à la défense. D’importants progrès ont été réalisés depuis deux ans, mais nous devons donner un cap clair : un traité de défense et de sécurité devra définir nos obligations indispensables, en lien avec l’OTAN et nos alliés européens : augmentation des dépenses militaires, clause de défense mutuelle rendue opérationnelle, Conseil de sécurité européen associant le Royaume‑Uni pour préparer nos décisions collectives.
Nos frontières doivent aussi assurer une juste concurrence. Quelle puissance au monde accepte de poursuivre ses échanges avec ceux qui ne respectent aucune de ses règles ? Nous ne pouvons pas subir sans rien dire. Nous devons réformer notre politique de concurrence, refonder notre politique commerciale : sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles, comme les normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l’impôt ; et assumer, dans les industries stratégiques et nos marchés publics, une préférence européenne comme le font nos concurrents américains ou chinois.
Retrouver l’esprit de progrès
L’Europe n’est pas une puissance de second rang. L’Europe entière est une avant‑garde : elle a toujours su définir les normes du progrès. Pour cela, elle doit porter un projet de convergence plus que de concurrence : l’Europe, où a été créée la sécurité sociale, doit instaurer pour chaque travailleur, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, un bouclier social lui garantissant la même rémunération sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays et discuté chaque année collectivement.
Renouer avec le fil du progrès, c’est aussi prendre la tête du combat écologique. Regarderons-nous nos enfants en face, si nous ne résorbons pas aussi notre dette climatique ? L’Union européenne doit fixer son ambition – 0 carbone en 2050, division par deux des pesticides en 2025 – et adapter ses politiques à cette exigence : Banque européenne du climat pour financer la transition écologique ; force sanitaire européenne pour renforcer les contrôles de nos aliments ; contre la menace des lobbies, évaluation scientifique indépendante des substances dangereuses pour l’environnement et la santé... Cet impératif doit guider toute notre action : de la Banque centrale à la Commission européenne, du budget européen au plan d’investissement pour l’Europe, toutes nos institutions doivent avoir le climat pour mandat.
Le progrès et la liberté, c’est pouvoir vivre de son travail : pour créer des emplois, l’Europe doit anticiper. C’est pour cela qu’elle doit non seulement réguler les géants du numérique, en créant une supervision européenne des grandes plateformes (sanction accélérée des atteintes à la concurrence, transparence de leurs algorithmes…), mais aussi financer l’innovation en dotant le nouveau Conseil européen de l’innovation d’un budget comparable à celui des Etats-Unis, pour prendre la tête des nouvelles ruptures technologiques, comme l’intelligence artificielle.
Une Europe qui se projette dans le monde doit être tournée vers l’Afrique, avec laquelle nous devons nouer un pacte d’avenir. En assumant un destin commun, en soutenant son développement de manière ambitieuse et non défensive : investissement, partenariats universitaires, éducation des jeunes filles…
Liberté, protection, progrès. Nous devons bâtir sur ces piliers une Renaissance européenne. Nous ne pouvons pas laisser les nationalistes sans solution exploiter la colère des peuples. Nous ne pouvons pas être les somnambules d’une Europe amollie. Nous ne pouvons pas rester dans la routine et l’incantation. L’humanisme européen est une exigence d’action. Et partout les citoyens demandent à participer au changement. Alors d’ici la fin de l’année, avec les représentants des institutions européennes et des Etats, mettons en place une Conférence pour l’Europe afin de proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique, sans tabou, pas même la révision des traités. Cette conférence devra associer des panels de citoyens, auditionner des universitaires, les partenaires sociaux, des représentants religieux et spirituels. Elle définira une feuille de route pour l’Union européenne traduisant en actions concrètes ces grandes priorités. Nous aurons des désaccords, mais vaut-il mieux une Europe figée ou une Europe qui progresse parfois à différents rythmes, en restant ouverte à tous ?
Dans cette Europe, les peuples auront vraiment repris le contrôle de leur destin ; dans cette Europe, le Royaume-Uni, j’en suis sûr, trouvera toute sa place.
Citoyens d’Europe, l’impasse du Brexit est une leçon pour tous. Sortons de ce piège, donnons un sens aux élections à venir et à notre projet. A vous de décider si l’Europe, les valeurs de progrès qu’elle porte, doivent être davantage qu’une parenthèse dans l’histoire. C’est le choix que je vous propose, pour tracer ensemble le chemin d’une Renaissance européenne.
Emmanuel Macron""
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Voici ce qui devrait permettre, thème par thème dans les deux messages à montrer les points de convergence et les points d'achoppement.
Il faut garder en mémoire, que comme dans un duel au pistolet à un coup, quand le premier qui a tiré n'a pas dégommé son adversaire, ce dernier a tout le temps d'ajuster tranquillement son tir sur sa cible aux endroits où ça pourrait faire mal... E.M. a dégainé en premier, AKK qui a ainsi vu l'argumentaire adverse a eu tout le temps de peaufiner sa riposte.
Un joli sujet pour le Forum. Merci Cher Kalawasa de l'avoir initié.
Comme promis ci-dessus, voici la lettre adressée par E.M. aux citoyens européens.
Citoyens d’Europe,
Si je prends la liberté de m’adresser directement à vous, ce n’est pas seulement au nom de l’histoire et des valeurs qui nous rassemblent. C’est parce qu’il y a urgence. Dans quelques semaines, les élections européennes seront décisives pour l’avenir de notre continent.
Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe n’a été aussi nécessaire. Et pourtant, jamais l’Europe n’a été autant en danger.
Le Brexit en est le symbole. Symbole de la crise de l’Europe, qui n’a pas su répondre aux besoins de protection des peuples face aux grands chocs du monde contemporain. Symbole, aussi, du piège européen. Le piège n’est pas l’appartenance à l’Union européenne ; ce sont le mensonge et l’irresponsabilité qui peuvent la détruire. Qui a dit aux Britanniques la vérité sur leur avenir après le Brexit ? Qui leur a parlé de perdre l’accès au marché européen ? Qui a évoqué les risques pour la paix en Irlande en revenant à la frontière du passé ? Le repli nationaliste ne propose rien ; c’est un rejet sans projet. Et ce piège menace toute l’Europe : les exploiteurs de colère, soutenus par les fausses informations, promettent tout et son contraire.
Face à ces manipulations, nous devons tenir debout. Fiers et lucides. Dire d’abord ce qu’est l’Europe. C’est un succès historique : la réconciliation d’un continent dévasté, dans un projet inédit de paix, de prospérité et de liberté. Ne l’oublions jamais. Et ce projet continue à nous protéger aujourd’hui : quel pays peut agir seul face aux stratégies agressives de grandes puissances ? Qui peut prétendre être souverain, seul, face aux géants du numérique ? Comment résisterions-nous aux crises du capitalisme financier sans l’euro, qui est une force pour toute l’Union ? L’Europe, ce sont aussi ces milliers de projets du quotidien qui ont changé le visage de nos territoires, ce lycée rénové, cette route construite, l’accès rapide à Internet qui arrive, enfin. Ce combat est un engagement de chaque jour, car l’Europe comme la paix ne sont jamais acquises. Au nom de la France, je le mène sans relâche pour faire progresser l’Europe et défendre son modèle. Nous avons montré que ce qu’on nous disait inaccessible, la création d’une défense européenne ou la protection des droits sociaux, était possible.
Mais il faut faire plus, plus vite. Car il y a l’autre piège, celui du statu quo et de la résignation. Face aux grands chocs du monde, les citoyens nous disent bien souvent : « Où est l’Europe ? Que fait l’Europe ? ». Elle est devenue à leurs yeux un marché sans âme. Or l’Europe n’est pas qu’un marché, elle est un projet. Un marché est utile, mais il ne doit pas faire oublier la nécessité de frontières qui protègent et de valeurs qui unissent. Les nationalistes se trompent quand ils prétendent défendre notre identité dans le retrait de l’Europe ; car c’est la civilisation européenne qui nous réunit, nous libère et nous protège. Mais ceux qui ne voudraient rien changer se trompent aussi, car ils nient les peurs qui traversent nos peuples, les doutes qui minent nos démocraties. Nous sommes à un moment décisif pour notre continent ; un moment où, collectivement, nous devons réinventer politiquement, culturellement, les formes de notre civilisation dans un monde qui se transforme. C’est le moment de la Renaissance européenne. Aussi, résistant aux tentations du repli et des divisions, je vous propose de bâtir ensemble cette Renaissance autour de trois ambitions : la liberté, la protection et le progrès.
Défendre notre liberté
Le modèle européen repose sur la liberté de l’homme, la diversité des opinions, de la création. Notre liberté première est la liberté démocratique, celle de choisir nos gouvernants là où, à chaque scrutin, des puissances étrangères cherchent à peser sur nos votes. Je propose que soit créée une Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque Etat membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations. Dans cet esprit d’indépendance, nous devons aussi interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères. Nous devrons bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité.
Protéger notre continent
Fondée sur la réconciliation interne, l’Union européenne a oublié de regarder les réalités du monde. Or aucune communauté ne crée de sentiment d’appartenance si elle n’a pas des limites qu’elle protège. La frontière, c’est la liberté en sécurité. Nous devons ainsi remettre à plat l’espace Schengen : tous ceux qui veulent y participer doivent remplir des obligations de responsabilité (contrôle rigoureux des frontières) et de solidarité (une même politique d’asile, avec les mêmes règles d’accueil et de refus). Une police des frontières commune et un office européen de l’asile, des obligations strictes de contrôle, une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue, sous l’autorité d’un Conseil européen de sécurité intérieure : je crois, face aux migrations, à une Europe qui protège à la fois ses valeurs et ses frontières.
Les mêmes exigences doivent s’appliquer à la défense. D’importants progrès ont été réalisés depuis deux ans, mais nous devons donner un cap clair : un traité de défense et de sécurité devra définir nos obligations indispensables, en lien avec l’OTAN et nos alliés européens : augmentation des dépenses militaires, clause de défense mutuelle rendue opérationnelle, Conseil de sécurité européen associant le Royaume‑Uni pour préparer nos décisions collectives.
Nos frontières doivent aussi assurer une juste concurrence. Quelle puissance au monde accepte de poursuivre ses échanges avec ceux qui ne respectent aucune de ses règles ? Nous ne pouvons pas subir sans rien dire. Nous devons réformer notre politique de concurrence, refonder notre politique commerciale : sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles, comme les normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l’impôt ; et assumer, dans les industries stratégiques et nos marchés publics, une préférence européenne comme le font nos concurrents américains ou chinois.
Retrouver l’esprit de progrès
L’Europe n’est pas une puissance de second rang. L’Europe entière est une avant‑garde : elle a toujours su définir les normes du progrès. Pour cela, elle doit porter un projet de convergence plus que de concurrence : l’Europe, où a été créée la sécurité sociale, doit instaurer pour chaque travailleur, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, un bouclier social lui garantissant la même rémunération sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays et discuté chaque année collectivement.
Renouer avec le fil du progrès, c’est aussi prendre la tête du combat écologique. Regarderons-nous nos enfants en face, si nous ne résorbons pas aussi notre dette climatique ? L’Union européenne doit fixer son ambition – 0 carbone en 2050, division par deux des pesticides en 2025 – et adapter ses politiques à cette exigence : Banque européenne du climat pour financer la transition écologique ; force sanitaire européenne pour renforcer les contrôles de nos aliments ; contre la menace des lobbies, évaluation scientifique indépendante des substances dangereuses pour l’environnement et la santé... Cet impératif doit guider toute notre action : de la Banque centrale à la Commission européenne, du budget européen au plan d’investissement pour l’Europe, toutes nos institutions doivent avoir le climat pour mandat.
Le progrès et la liberté, c’est pouvoir vivre de son travail : pour créer des emplois, l’Europe doit anticiper. C’est pour cela qu’elle doit non seulement réguler les géants du numérique, en créant une supervision européenne des grandes plateformes (sanction accélérée des atteintes à la concurrence, transparence de leurs algorithmes…), mais aussi financer l’innovation en dotant le nouveau Conseil européen de l’innovation d’un budget comparable à celui des Etats-Unis, pour prendre la tête des nouvelles ruptures technologiques, comme l’intelligence artificielle.
Une Europe qui se projette dans le monde doit être tournée vers l’Afrique, avec laquelle nous devons nouer un pacte d’avenir. En assumant un destin commun, en soutenant son développement de manière ambitieuse et non défensive : investissement, partenariats universitaires, éducation des jeunes filles…
Liberté, protection, progrès. Nous devons bâtir sur ces piliers une Renaissance européenne. Nous ne pouvons pas laisser les nationalistes sans solution exploiter la colère des peuples. Nous ne pouvons pas être les somnambules d’une Europe amollie. Nous ne pouvons pas rester dans la routine et l’incantation. L’humanisme européen est une exigence d’action. Et partout les citoyens demandent à participer au changement. Alors d’ici la fin de l’année, avec les représentants des institutions européennes et des Etats, mettons en place une Conférence pour l’Europe afin de proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique, sans tabou, pas même la révision des traités. Cette conférence devra associer des panels de citoyens, auditionner des universitaires, les partenaires sociaux, des représentants religieux et spirituels. Elle définira une feuille de route pour l’Union européenne traduisant en actions concrètes ces grandes priorités. Nous aurons des désaccords, mais vaut-il mieux une Europe figée ou une Europe qui progresse parfois à différents rythmes, en restant ouverte à tous ?
Dans cette Europe, les peuples auront vraiment repris le contrôle de leur destin ; dans cette Europe, le Royaume-Uni, j’en suis sûr, trouvera toute sa place.
Citoyens d’Europe, l’impasse du Brexit est une leçon pour tous. Sortons de ce piège, donnons un sens aux élections à venir et à notre projet. A vous de décider si l’Europe, les valeurs de progrès qu’elle porte, doivent être davantage qu’une parenthèse dans l’histoire. C’est le choix que je vous propose, pour tracer ensemble le chemin d’une Renaissance européenne.
Emmanuel Macron""
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Voici ce qui devrait permettre, thème par thème dans les deux messages à montrer les points de convergence et les points d'achoppement.
Il faut garder en mémoire, que comme dans un duel au pistolet à un coup, quand le premier qui a tiré n'a pas dégommé son adversaire, ce dernier a tout le temps d'ajuster tranquillement son tir sur sa cible aux endroits où ça pourrait faire mal... E.M. a dégainé en premier, AKK qui a ainsi vu l'argumentaire adverse a eu tout le temps de peaufiner sa riposte.
Un joli sujet pour le Forum. Merci Cher Kalawasa de l'avoir initié.
- EddieCochran+
- Messages : 7134
Date d'inscription : 15/10/2017
Re: L'Allemagne de AKK
Jeu 20 Juin - 14:50
6 -
Le pouvoir de Frau Merkel connaît des spasmes, la CDU-CSU tremble.
Si c'est le cas, AKK succédera plus vite que programmé à la chancelière Angela Merkel. Il semblerait que Frau Merkel âgée de 65 ans ressente les outrages du temps.
Le 18 juin 2019, à Berlin, pendant une cérémonie officielle avec le nouveau comique Président ukrainien Volodymyr Zelensky, la chancelière allemande a été prise de tremblements incontrôlables durant plusieurs minutes. Les mains jointes, la chancelière a essayé de rester stoïque, sans succès. L’épisode, filmé, est vite devenu viral.
Après l’épisode, officiellement imputable à une déshydratation, l'humoriste Président ukrainien a tenu à rassurer : "[Angela Merkel] se tenait à côté de moi, elle était en totale sécurité", a-t-il plaisanté.
En 2014, lors d'un talk show à la téloche Frau Merkel avait eu en direct une subite perte de tension.
Ces malaises sont-ils le signe d'une pathologie rampante, le diabète peut-être, qui amènerait la femme la plus puissante d'Europe à écourter son dernier mandat ?
Le pouvoir de Frau Merkel connaît des spasmes, la CDU-CSU tremble.
Si c'est le cas, AKK succédera plus vite que programmé à la chancelière Angela Merkel. Il semblerait que Frau Merkel âgée de 65 ans ressente les outrages du temps.
Le 18 juin 2019, à Berlin, pendant une cérémonie officielle avec le nouveau comique Président ukrainien Volodymyr Zelensky, la chancelière allemande a été prise de tremblements incontrôlables durant plusieurs minutes. Les mains jointes, la chancelière a essayé de rester stoïque, sans succès. L’épisode, filmé, est vite devenu viral.
Après l’épisode, officiellement imputable à une déshydratation, l'humoriste Président ukrainien a tenu à rassurer : "[Angela Merkel] se tenait à côté de moi, elle était en totale sécurité", a-t-il plaisanté.
En 2014, lors d'un talk show à la téloche Frau Merkel avait eu en direct une subite perte de tension.
Ces malaises sont-ils le signe d'une pathologie rampante, le diabète peut-être, qui amènerait la femme la plus puissante d'Europe à écourter son dernier mandat ?
- InvitéInvité
Re: L'Allemagne de AKK
Jeu 20 Juin - 17:56
.. une chose est certaine, cet hymne a du lui paraitre interminable!!
- Kalawasa
- Messages : 6064
Date d'inscription : 15/10/2017
Re: L'Allemagne de AKK
Mar 11 Fév - 12:34
Faut-il déjà supprimer ce fil ?
Le couple au féminin de la politique allemande est aujourd’hui dans la tourmente. Annegret Kramp-Karrenbauer, dite «AKK», la dauphine, a officiellement abandonné ses prétentions à succéder un jour à sa marraine, Angela Merkel, qui avait pourtant soigneusement préparé sa succession. AKK abandonnera, d’ici à la fin de l’année, selon ses vœux, la présidence du parti, le temps de renouveler sa plateforme politique et de désigner un chef qui sera en même temps candidat à la chancellerie. «Je regrette cette décision», a commenté lundi la chancelière, dont les jours sont eux-mêmes comptés, du moins par ses nombreux adversaires.
Vêtue d’un tailleur bleu sur la scène du palais des congrès de Leipzig, AKK savourait, il n’y a pourtant pas si longtemps, le 22 novembre dernier, sa mainmise sur la CDU. La présidente envoyait des baisers virtuels à ses troupes, qui applaudissaient sa prestation. Debout, la salle est acquise. Ses opposants battaient en retraite. Assise à la tribune à deux pas, Angela Merkel affichait un sourire satisfait, plein de retenue comme il sied à la chancelière, peu familière des effusions. C’était il y a moins de trois mois, une éternité.
C’est une élection en Thuringe mercredi dernier qui, en faisant ressurgir les fantômes de l’histoire allemande, a fait voler le tandem en éclats et précipité la crise politique: une alliance forcée entre des députés de la CDU, appartenant à la droite modérée, et ceux de l’AfD, le parti d’extrême droite, afin de faire élire un pâle élu libéral. Ce dernier, Thomas Kemmerich, a finalement démissionné, mais l’onde de choc n’en finit pas de se propager. Incapable de faire respecter par ses troupes la politique du cordon sanitaire vis-à-vis de l’extrême droite, AKK a dû jeter l’éponge.
Bien que retirée des affaires courantes de la CDU, Angela Merkel a dû replonger dans l’arène politicienne pour faire cesser le scandale, pallier les défaillances de sa propre dauphine, et s’exposer aux tirs venant de ses propres rangs. «Il existe de grosses forces centrifuges à l’intérieur de notre société et de notre parti», a justifié la présidente de la CDU en visant implicitement l’Union des valeurs. Ce courant au sein de la CDU, favorable à des alliances avec l’extrême droite, est «éloigné des valeurs fondamentales» de la démocratie chrétienne allemande, a-t-elle ajouté.
Le chef de ce courant a, au contraire, salué le départ d’AKK, «digne d’éloges» selon lui, et appelé la CDU, dans la foulée, «à corriger durablement la ligne de gauche empruntée depuis un an par l’ancienne présidente Merkel». Le SPD, partenaire de coalition de la CDU, qui lui-même enchaîne les déconvenues électorales et cherche refuge dans son aile gauche, craint, en revanche, un virage inverse de son allié gouvernemental.
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Angela essaie vainement et maladroitement de contenir la vague de l'AfD, toujours plus puissante, surtout dans l'ex DDR...Elle n'a toujours rien compris !
Le couple au féminin de la politique allemande est aujourd’hui dans la tourmente. Annegret Kramp-Karrenbauer, dite «AKK», la dauphine, a officiellement abandonné ses prétentions à succéder un jour à sa marraine, Angela Merkel, qui avait pourtant soigneusement préparé sa succession. AKK abandonnera, d’ici à la fin de l’année, selon ses vœux, la présidence du parti, le temps de renouveler sa plateforme politique et de désigner un chef qui sera en même temps candidat à la chancellerie. «Je regrette cette décision», a commenté lundi la chancelière, dont les jours sont eux-mêmes comptés, du moins par ses nombreux adversaires.
Vêtue d’un tailleur bleu sur la scène du palais des congrès de Leipzig, AKK savourait, il n’y a pourtant pas si longtemps, le 22 novembre dernier, sa mainmise sur la CDU. La présidente envoyait des baisers virtuels à ses troupes, qui applaudissaient sa prestation. Debout, la salle est acquise. Ses opposants battaient en retraite. Assise à la tribune à deux pas, Angela Merkel affichait un sourire satisfait, plein de retenue comme il sied à la chancelière, peu familière des effusions. C’était il y a moins de trois mois, une éternité.
C’est une élection en Thuringe mercredi dernier qui, en faisant ressurgir les fantômes de l’histoire allemande, a fait voler le tandem en éclats et précipité la crise politique: une alliance forcée entre des députés de la CDU, appartenant à la droite modérée, et ceux de l’AfD, le parti d’extrême droite, afin de faire élire un pâle élu libéral. Ce dernier, Thomas Kemmerich, a finalement démissionné, mais l’onde de choc n’en finit pas de se propager. Incapable de faire respecter par ses troupes la politique du cordon sanitaire vis-à-vis de l’extrême droite, AKK a dû jeter l’éponge.
Bien que retirée des affaires courantes de la CDU, Angela Merkel a dû replonger dans l’arène politicienne pour faire cesser le scandale, pallier les défaillances de sa propre dauphine, et s’exposer aux tirs venant de ses propres rangs. «Il existe de grosses forces centrifuges à l’intérieur de notre société et de notre parti», a justifié la présidente de la CDU en visant implicitement l’Union des valeurs. Ce courant au sein de la CDU, favorable à des alliances avec l’extrême droite, est «éloigné des valeurs fondamentales» de la démocratie chrétienne allemande, a-t-elle ajouté.
Le chef de ce courant a, au contraire, salué le départ d’AKK, «digne d’éloges» selon lui, et appelé la CDU, dans la foulée, «à corriger durablement la ligne de gauche empruntée depuis un an par l’ancienne présidente Merkel». Le SPD, partenaire de coalition de la CDU, qui lui-même enchaîne les déconvenues électorales et cherche refuge dans son aile gauche, craint, en revanche, un virage inverse de son allié gouvernemental.
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Angela essaie vainement et maladroitement de contenir la vague de l'AfD, toujours plus puissante, surtout dans l'ex DDR...Elle n'a toujours rien compris !
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